12 février 2006

Mon nouveau livre de wc.





Attention, comme le dit Henry Miller dans l'ouvrage ci-dessus, le choix de ce que vous lisez aux cabinets n'est pas anodin. Moi-même je lis en ce moment les maximes et pensées de Chamfort. Non pas le chanteur de variétés, mais Sebastien-Roch Nicolas, de son vrai nom. Il nait en 1740, il est probablement le fils illégitime d'un homme d'église. Il sera un véritable produit du XVIIIeme siècle, homme de lettres, homme à femmes, homme engagé qui s'investira dans la révolution, homme libre qui preferera se suicider plutot que d'etre emprisonné par Robespierre, en 1794.

Son aphorisme le plus célèbre est la plus perdue des journées est celle où l'on n'a pas ri. Mais il a dit plein d'autres chose magnifiques, comme :



On ne cesse d'écrire sur l'éducation, et les ouvrages écrits sur cette matière ont produit quelques idées heureuses, quelques méthodes utiles, ont fait, en un mot, quelque bien partiel. Mais quelle peut être, en grand, l'utilité de ces écrits, tant qu'on ne fera pas marcher de front les réformes relatives à la legislation, à la religion, à l'opinion publique ? L'éducation n'ayant d'autre objet que de conformer la raison de l'enfance à la raison publique relativement à ses trois objets, quelle instruction donner tant que ces trois objets se combattent ? En formant la raison de l'enfance, que faites vous que de la préparer à voir plutot l'absurdité des opinions et des moeurs consacrées par le sceau de l'autorité sacrée, publique, ou législative, par conséquent, à lui en inspirer le mépris ?

N'est-ce pas là résumer tout le débat actuel sur l'éducation ?


Ou encore :

Il y a deux classes de moralistes et de politiques : ceux qui n'ont vu la nature humaine que du coté odieux ou ridicule, et c'est le plus grand nombre : Lucien, Montaigne, La Bruyère, La Rochefoucauld, Swift, Mandeville, Helvetius, etc. Ceux qui ne l'ont vue que du beau coté et dans ses perfections : tels Shaftesbury et quelques autres. Les premiers ne connaissent pas le palais dont ils n'ont vu que les latrines. Les seconds sont des enthousiastes qui détournent leurs yeux loin de ce qui les offense, et qui n'en existent pas moins. Est in medio verum.*


*le vrai est au milieu.


Une dernière, plus courte :

La meilleure philosophie, relativement au monde, est d'allier, à son égard, le sarcasme de la gaieté avec l'indulgence du mépris.



Je vous laisse, je dois aller aux wc...;)

4 Comments:

Anonymous Anonyme said...

Salsifis ! votre nombril ne fait pas dans la mousse ! Et votre carnet prend des airs de... d'une... chanson d'Alain Chamfort, justement " C'est un soleil , un souvenir, un coin de vie..."

;)

Sont bonnes en diable, vos citations. Par contre, votre "Est in medio verum." me place dans un dilemme : puis-je encore faire un commentaire qui ne soit que positif ??

13 février, 2006 01:07  
Anonymous Anonyme said...

benoit- c'est vraiment pas bete- la lecture dans les wc.

j'ai visite une maison a marseille une fois ou les wc servait aussi comme bibliotheque personelle. des etageres ont couvert les murs et il me semble qu'il y avait une centaine de bouquins.

13 février, 2006 16:26  
Blogger benoit said...

ah...mon rêve !!!

13 février, 2006 22:33  
Anonymous Anonyme said...

Moi j'aime bien lire Astérix....

26 février, 2006 11:06  

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