31 janvier 2006

Coffee and cigarettes (théorie du café-John Wayne)


Si j'avais poursuivi mes études en psycho, le sujet de ma thèse aurait été Le café comme symbole du masochisme viril dans le cinéma hollywoodien.

Je développe : prenons le héros holliwoodien typique, John Wayne. Dans tous ses films, qu'il soit encerclé par les Mexicains, ou prêt à attaquer la base japonaise, ou encore en train de negocier avec les terroristes, John Wayne, à un certain moment du film, a besoin d'un produit pour rester sous pression. Ce n'est pas le moment de boire, et têter nerveusement sa cigarette, ça fait un peu gonzesse. Quant à la drogue, il ne sait même pas ce que c'est.
Que lui reste-t-il alors ? Les accros l'auront deviné : le café !!! Et détail important, comme nous sommes en situation de crise, ce café est fait avec les moyens du bord, donc ce café est forcement dégueulasse.

Mais justement, c'est sa fonction, d'être dégueulasse : le héros (qui d'ailleurs peut être aussi Clint Eastwood, ou Bruce Willis...) boit ce jus de chaussette en maugréant : "pouah, ce café est vraiment infect". Non content de profiter de la caféine, dont la forme imite celle de neurotransmetteurs stimulants, le fait de devoir encaisser cette saleté lui donne la hargne necessaire pour terminer le film !!!

La scène est le plus souvent suivie de phrases ou de début de dialogues tels que :

"-Ecoutez general ; avec les moyens que vous nous donnez, cette mission est du suicide !!!"

"-Bon, il nous reste combien de temps avant que ces fils de pute executent le premier otage ?"

"-Nous devons absolument envoyer un messager chercher des secours."


D'où mon theorème : tout film d'action hollywoodien ne comportant pas au moins une scène avec dégustation de mauvais café ne mérite pas le nom de film d'action hollywoodien.

Je me suis un moment interessé à une théorie sur l'alcoolisme, dite de la fierté de l'alcoolique (attention : lien pour les spécialistes). Or je n'y ai pas la mention de la fierté que comme ressource thérapeutique ; alors que cette même fierté commence souvent par le fait de pouvoir encaisser, de préference tout et n'importe quoi. L'alcoolique se fait souvent une fierté de boire tous types de produit, même les plus imbuvables, et surtout de ne jamais tomber. "Z'avez vu hein, je tombe pas, même pas mal !"

Moi-même, quand je suis en situation de crise, j'ai besoin d'un café-John Wayne : comme par exemple, un quart d'heure avant de passer un examen universitaire de rattrapage, que j'ai mal révisé, en ayant dormi deux heures la veille après m'être bourré la gueule et avoir couché accidentellement avec une vieille copine.

Là, j'ai besoin de boire du café avec un gout de chiotte, pour pouvoir grimacer et me dire "allez, on y retourne !!".

13 Comments:

Anonymous Anonyme said...

hahaha, nickel comme concept. Et comme disait Morris : pour faire un bon café, tu rajoutes du café dans la cafetière jusqu'à faire flotter un fer à cheval...

31 janvier, 2006 22:53  
Anonymous Anonyme said...

étude en psycho, hein ? je comprends que mon blog t'intéresse, j'suis un beau sujet...

sinon, le café de mauvais goût, m'est avis qu'il possède d'autres propriétés symboliques : dans le cas de Wayne, il figurerait comme un rappel de ce qu'il y a de détestable à combattre, comme l'aiguillon sur un cheval, et dans TON cas, c'est autopunitif et purgatif de tes écarts au sens moral. MDR, allez, jeuuh blagueuuh encoreuuh ! ;)

01 février, 2006 00:00  
Anonymous Anonyme said...

souvenez vous de fort Alamo, où Buggle( que l'on voit dans un autre j Wayne) fait un café, même que le héro se demande avec quoi le vieil acolyte a fait le dit café...
buggle regardant ses pieds nus...

01 février, 2006 00:08  
Anonymous Anonyme said...

heu !!!

01 février, 2006 01:04  
Blogger benoit said...

Dans le même ordre d'idée, vous avez remarqué comme les fantomes parlent bien ? Meme le dernier plouc le plus vulgaire, quand il revient du royaume des morts pour communiquer avec les vivants, il parlera comme Shakespeare..."Ne troublez point mon repos, je vous en conjure..." Alors que l'gars y causait surement pas comme ça avant !

01 février, 2006 08:29  
Anonymous Anonyme said...

Héhéhé, excellente théorie, qui se vérifia encore pas plus tard qu'hier soir : nous regardions un somptueux nanard nanardissime, Pôle express, dans lequel le héros (un enfant qui doute du père noël parce qu'il ne le voit pas, mais je vous rassure, cet infâme sceptique, à la fin, il croit) se retrouve en robe de chambre (il ne la quitte pas de tout le film) sur le toit du train à la poursuite de la jolie petite noire qui lui faisait de l'oeil. Il y croise un type, peut-être un fantôme (mais il parle mal, ça ne cadre pas avec ta théorie) qui, avant de se lancer à la poursuite urgentissime de la fillette (elle va se faire balancer du train d'une seconde à l'autre), lui propose de prendre un bon café. Dégueulasse, comme de bien entendu. Il tire ensuite de la cafetière une vieille chaussette, pour ceux qui n'auraient pas compris.

Ce qui me fait embrayer sur une autre théorie cinématographique : si l'on en croit le cinéma, tout le monde pense avec de la réverb. Vous aviez remarqué ?

01 février, 2006 12:39  
Anonymous Anonyme said...

En lisant ton billet sur l'alcool et le café, un doute ma bite!
Signé: une vieille copine...

01 février, 2006 15:06  
Anonymous Anonyme said...

benoit- tu connais le film "Airplane"- une farce de 1980. ils ont un 'running joke' a propos de ces scenes de crises- voila les commentaires du mec charge d'atterir un avion dans lequel les pilotes sont trop malades pour voler:

Steve McCroskey: Looks like I picked the wrong week to quit drinking.

plus tard dans le crise...

Steve McCroskey: Looks like I picked the wrong week to stop sniffing glue

plus tard dans le crise...

Steve McCroskey: Looks like I picked the wrong week to quit amphetamines

Sinon, le cafe s'ameliore ici. les americains s'habituent de plus en plus a espresso.

01 février, 2006 18:36  
Blogger benoit said...

Haha, si je connais ? C'est un de mes films-cultes !!! En français, le titre c'est "Y a-t-il un pilote dans l'avion ?" :)

01 février, 2006 19:34  
Anonymous Anonyme said...

avez vous remarqué le problème de boisson du héros dans ce film( magnifique!).

01 février, 2006 20:07  
Anonymous Anonyme said...

super- je suis contente de voir que le mieux de la culture americaine est connu en france!

01 février, 2006 23:36  
Anonymous Anonyme said...

cher be,
ce que tu ne dis pas, c'est que John Wayne etait un alcoolique fini et qu'il deguisait son café avec du whisky (en loucedé du producteur et du metteur en scène à qui johnny faisait croire qu'il était sobre pour le tournage...)
Ce qui explique les grimaces qu'il pouvait faire en se rinçant le gosier avec de bonnes lampées de "café")
signé : maitre capilo

02 février, 2006 01:12  
Anonymous Anonyme said...

Ah oui! Le fameux problème de boisson... Enfin un film qui pouvait exprimer le calvaire que j'endure depuis toujours... (A noter: justement éviter d'écrire un commentaire dans un blog en buvant du café... C'était un brave ordinateur)

26 février, 2006 11:18  

Enregistrer un commentaire

<< Home