21 juin 2006

toute la profondeur de mon avis sur Segolene, Nicolas et la pré-campagne présidentielle



1

Toute la vie des sociétés dans lesquelles règnent les conditions modernes de production s'annonce comme une immense accumulation de spectacles. Tout ce qui était directement vécu s'est éloigné dans une représentation.

2

Les images qui se sont détachées de chaque aspect de la vie fusionnent dans un cours commun, où l'unité de la vie ne peut plus être rétablie. La réalité considérée partiellement se déploie dans sa propre unité générale en tant que pseudo-monde à part, objet de la seule contemplation. La spécialisation des images du monde se retrouve, accomplie, dans le monde de l'image autonomisé, où le mensonger s'est menti à lui-même. Le spectacle en général, comme inversion concrète de la vie, est le mouvement autonome du non-vivant.

3

Le spectacle se présente à la fois comme la société même, comme une partie de la société, et comme instrument d'unification. En tant que partie de la société, il est expressément le secteur qui concentre tout regard et toute conscience. De fait même que ce secteur est séparé, il est le lieu du regard abusé et de la fausse conscience ; et l'unification qu'il accomplit n'est rien d'autre qu'un langage officiel de la séparation généralisée.

4

Le spectacle n'est pas un ensemble d'images, mais un rapport social entre des personnes, médiatisé par des images.

5

Le spectacle ne peut être compris comme l'abus d'un monde de la vision, le produit des techniques de diffusion massive des images. Il est bien plutôt une weltanschauung* devenue effective, matériellement traduite. C'est une vision du monde qui s'est objectivée.


Extraits de La société du spectacle, de Guy Debord (1931-1994).


*conception du monde.


( petite question pour un bon point : quelle est cette couverture d'album ? )

7 Comments:

Anonymous Anonyme said...

Je ne peux pas me prononcer sur ta Ségolène, mais en lisant ce que je me doutais bien être du Debord ;) , je me suis demandée si Peter Handke ne s'en serait pas un peu inspiré pour son roman La perte de l'image (lecture tout juste amorcée), en même temps me venait l'écho d'un extrait sur la "feinte de vivre" tiré d'un livre de Ronald Laing cité sur un ancien blog :

http://lavoixdelacarpe.blogspot.com/2005/06/feindre-de-vivre.html

Bref, Debord me paraît déjà un peu familier, mais me faudra tout de même le lire un de ces 4 !

21 juin, 2006 22:03  
Blogger benoit said...

Tention, Debord c'est du lourd, et c'est fait exprès...On entre en Debord comme en religion ^^

22 juin, 2006 00:10  
Anonymous Anonyme said...

Toujours aussi bon et stimulant pour l'esprit, ton blog ! Bon boulot et pensées très matures.
Je t'embrasse de toutes mes pluies (attention ça bave et ça pique)
Amicalement,
Skalp (le roi du sax ?)

26 juin, 2006 15:22  
Anonymous Anonyme said...

"On entre en Debord comme en religion", ah oui, et toi, tu t'es fait moine alors ! Ta communauté ne pourrait pas te subventionner un voyage en terre (païenne et décadente) d'Amérique afin de venir y prêcher ? Tiens-moi au courant !

27 juin, 2006 14:52  
Blogger benoit said...

Ah ça, j'aimerais bien, quand j'aurai (beaucoup) plus de sous, mais ça se fera tot ou tard...;)

27 juin, 2006 15:01  
Anonymous Anonyme said...

Un petit post malin pour te dire que je crois aux esprits malins qui cachent les cartes bleues dans la maison, je ne comprends plus rien ce matin, je ne sais même plus où j'habite, mais non c mon humour naturel, et quand on tente de la chasser, il revient au galop. C bien connu, la pensée galope !
Bises et gros gros poutous de trentenaire pratique (jamais pragmatique).
Skalp (saxophoniste fou et humoriste en herbe(s)) Merde, j'ai oublié que je ne fumais plus le chichon du soir.

28 juin, 2006 11:31  
Blogger Paul said...

On aimerait tout de même avoir le résultat de la course de bolides. De qui se moque-t-on dans ce blogue ?

10 juillet, 2006 13:18  

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