25 mars 2006

Toute la profondeur de mon avis sur les grèves étudiantes, l'occupation des facultés et les casseurs.


1

Toute la vie des sociétés dans lesquelles règnent les conditions modernes de production s'annonce comme une immense accumulation de spectacles. Tout ce qui était directement vécu s'est éloigné dans une représentation.

2

Les images qui se sont détachées de chaque aspect de la vie fusionnent dans un cours commun, où l'unité de la vie ne peut plus être rétablie. La réalité considérée partiellement se déploie dans sa propre unité générale en tant que pseudo-monde à part, objet de la seule contemplation. La spécialisation des images du monde se retrouve, accomplie, dans le monde de l'image autonomisé, où le mensonger s'est menti à lui-même. Le spectacle en général, comme inversion concrète de la vie, est le mouvement autonome du non-vivant.

3

Le spectacle se présente à la fois comme la société même, comme une partie de la société, et comme instrument d'unification. En tant que partie de la société, il est expressément le secteur qui concentre tout regard et toute conscience. De fait même que ce secteur est séparé, il est le lieu du regard abusé et de la fausse conscience ; et l'unification qu'il accomplit n'est rien d'autre qu'un langage officiel de la séparation généralisée.

4

Le spectacle n'est pas un ensemble d'images, mais un rapport social entre des personnes, médiatisé par des images.

5

Le spectacle ne peut être compris comme l'abus d'un monde de la vision, le produit des techniques de diffusion massive des images. Il est bien plutôt une weltanschauung* devenue effective, matériellement traduite. C'est une vision du monde qui s'est objectivée.


Extraits de La société du spectacle, de Guy Debord (1931-1994).


*conception du monde.

4 Comments:

Anonymous Anonyme said...

Nous sommes des poissons tournant en rond dans notre bocal, lequel bocal est placé devant un miroir leur faisant prendre conscience qu'ils tournent en rond et que ces ronds et cette prise de conscience sont spectaculaires ?

Y aurait-y kekkun pour changer mon eau, siouplê ?? ma vue semble être embrouillée...

(mouah qui a cru pour un instant que c'était une de tes calligraphies zen ! c'était trop beau (gniark gniark ! allons bon, va-t'y falloir que je continue à faire la méchante pour que vous nous en montriassiez au moins une ?? ça m'épuise, mouah, les rôles de méchantes...))

25 mars, 2006 19:55  
Anonymous Anonyme said...

1er paragr., j'aurais dû écrire nous plutôt que leur.

25 mars, 2006 19:57  
Blogger benoit said...

oui, j'ai noté la faute : difficilement pardonnable !!! :P Le vernissage du Grand salon international d'art contemporain niçois aura lieu vendredi prochain, normalement des photos seront prises, que je compte bien publier ici !!! ;)

26 mars, 2006 01:14  
Anonymous Anonyme said...

tu as demandé l'autorisation?
et sa te fait quoi de participer à ce spectacle?
n'as-tu pas peur de te fourvoyer parmis ces branleurs Rmistes d'artistes
et surtout, surtout, n'as-tu pas peur que les acheteurs potentiels soit bloqués dans une quelconque manif?
carpe diem

26 mars, 2006 03:08  

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