31 décembre 2005

Prédictions pour l'année nouvelle




François Rabelais (1483-1553) a publié une Pantagrueline pronostication pour l'an 1533 ; il y parodie les almanachs populaires d'alors, qui proposaient des predictions plus ou moins farfelues basées sur l'horoscope, pour l'année à venir, et qui rencontraient beaucoup d'échos dans la masse des pauvres gens crédules (comme cette époque est loin pas vrai ? ).

Mais Rabelais fait mieux, lui : il a pour objectif de donner des predictions perpetuelles, valables ad vitam eternam (de belles économies en perspective). J'avoue être troublé par leur justesse, elle sont toujours valables plus de quatre siècles après ; Rabelais aurait-il été un Nostradamus avant l'heure ? (Nostradamus est né en 1503 ). En voici un extrait :



DES MALADIES DE CETTE ANNEE

Chapitre III

Cette année, les aveugles ne verront que bien peu, les sourds entendront assez mal, les muets ne parleront guère, les riches se porteront un peu que les pauvres, et les gens en bonne santé mieux que les malades. (...)Vieillesse sera incurable cette année à cause des années passées. (...) Et quasi universellement régnera une maladie bien horrible et redoutable, maligne, perverse, épouvantable et effrayante, laquelle rendra le monde bien terrifié ; sous son influence, plusieurs ne sauront de quel bois faire flèche, et bien souvent essaieront de s'en tirer en rêvassant, en tirant des plans sur la pierre philosophale et sur les oreilles de Midas. Je tremble de peur quand j'y pense ; car je vous dis que cette maladie sera épidémiale, et Averroès (Colliget, VII) l'appelle : manque d'argent.




Bonne année à toutes et à tous !!! :)

29 décembre 2005

Clichés philosophiques


Albrecht Dürer (1471-1528 ) est pour moi le véritable être humain de la renaissance. Les génies italiens de la même époque me donnant plus une impression de divin. Dürer est le témoin du changement d'époque, celui qui vient du bouillonnant graphisme du gothique tardif et qui découvre la modernité. Il est en plus que le témoin en fait, il en est la conscience. Il comprend ce ne sont pas les temps qui sont en train de changer, mais les être humains qui les composent. Il est le premier grand autoportraitiste de l'histoire de la peinture ; son autoportrait "christique" de 1501, le montre comme un homme de changement, qui vit lui-même ce changement -la date n'étant certainement pas choisie au hasard ; mouvement entre deux siècle.

Ce chevalier, la mort et le diable est une de mes gravures preferées ; on prétend que le chevalier fait route vers "la forteresse de la vertu" que l'on peut voir au loin, et qu'en tant que véritable chevalier chrétien, il chemine en ignorant la mort et le diable qui l'accompagnent. Cette gravure a également marqué Nietzsche (tiens, c'est étonnant ça...).

Le diable et la mort sont toujours là, nous sommes toujours en mouvement, nous avons plus ou moins conscience de ce mouvement, mais quelle est notre forteresse à atteindre ? Et cette forteresse, est-elle un refuge, ou faut-il la prendre d'assaut ?



Quelqu'un connait un bon shampooing antipelliculaire ?

27 décembre 2005

short stories

Je me passionne pour la concision. Les Grecs avaient pour principe meden agan*, et je m'y retrouve bien. Je suis content du petit texte que j'ai livré dans mon avant-dernier post, ce n'est pas que soit génial, mais c'est concis, justement. Voici quelques concisiens injustement méconnus :

Georg Christoph Lichtenberg ( 1742-1799 ) ; professeur de physique dont les aphorismes étaient admirés de Kant, il nous a pondu quelques perles comme :


Cet homme avait tant d'intelligence qu'il n'était presque plus bon à rien dans le monde.


Il s'emerveillait de voir que les chats ont la peau trouée de deux trous, précisement à la place des yeux.


Et l'inoubliable un couteau sans manche, auquel il manque la lame.


Nous avons aussi Stanislaw Jerzy Lec (1909-1966) -prononcez letz. Ecrivain satiriste juif polonais, il parle couramment allemand, ce qui lui permet de s'échapper de son camps de concentration en empruntant un uniforme allemand :


Si je suis croyant ? Dieu seul le sait.


J'ai vu des cages volantes, avec des aigles à l'intérieur.


Un point d'exclamation qui s'est avachi donne un point d'interrogation.



Nous rajouterons également Félix Fénéon (1861-1944), fonctionnaire au ministère de la guerre, un temps melé à un complot anarchiste, il a écrit des nouvelles en trois lignes, collection de faits divers tout ce qu'il y a de plus divers :


Eugène Perichot, de Pailles, près de Saint-Maixent, avait chez lui Mme Lemartrier. Eugène Dupuis vint l'y chercher. Eux le tuèrent. L'amour.


Acide nitrique additionné de laudanum, breuvage qu'avala M. Paul Malauzet, de Montrouge, en apprenant que sa femme le trompait.


M. Chevreuil, de Cabourg, sauta d'un tramway en marche, se cogna contre un arbre, roula sous son tram et mourut là.



Mais je me dois de citer ce bon vieux Pierre Desproges (1939-1988) : c'est dans la forme courte qu'il exprime le mieux son talent. N'en déplaisent aux plus fervents progésiens, je trouve son roman des femmes qui tombent baclé, et il avait une facheuse tendance à s'auto-recycler. Il n'empêche, quand il écrivait des "brèves" -des informations sensées délasser le lecteur- dans le journal l'aurore, il était à son meilleur ; imaginez, vous lisez un journal bien de droite, on ne peut plus sérieux, et vous tombez en bas de page sur une rubrique intitulée "en bref" :


Un diplomate arménien a consacré tous ses loisirs, pendant cinq ans, à étudier une quinzaine de dialectes africains. Pour le récompenser de ses efforts, son gouvernement l'a nommé en Corée.


Ecoeuré, comme beaucoup de jeunes, par la vie insipide et sans avenir, Steve Keeting a tenté d'oublier en avalant une demi-bouteille de vin rouge, à Reditch, en Angleterre. C'est sa mère qui l'a découvert, fin soûl, dans son berceau.


"Je crois bien que je vais mourir de trac" , a dit Mme Maud Walker, devant les caméras de la télé australienne, au cours d'une émission de jeux. Et c'est ce qu'elle a fait.







*j'en sais rien, c'est du grec. Non, sérieusement, ça veut dire rien de trop.

25 décembre 2005

C'est noël...


...alors je fais un effort : je mets une jolie image sur mon blog. Joyeux Noël !!!

22 décembre 2005

Séquence nostalgie

J'ai retrouvé le vieux cahier ou je notais mes pensées, il y a de ça moult années : le dernier aphorisme inscrit à l'interieur est daté du 26/08/96...On peut y trouver beaucoup d'emphase (j'étais grunge à l'époque), beaucoup de choses me font maintenant sourire, d'autre grimacer, mais j'en garde quand meme une petite partie.

Ce qui me marque quand même, ce qui me montre que ce cahier date d'une époque révolue, c'est qu'il est encore écrit...à la main gauche. Pour résumer, en bon progesien*, j'ai longtemps été un gaucher contrariant. Et il y a cinq ans, je me suis résolu à apprendre à ecrire de la main droite, car je me sentais beaucoup plus à l'aise avec finalement. En trois semaines, j'écrivais mieux qu'en dix-neuf ans de main gauche...A l'arrivée, je suis ambidextre (ce qui veut dire que je suis maladroit des deux mains).

Je ne resiste pas au plaisir de mettre en ligne un petit texte donc, datant d'avant. D'avant beaucoup de choses en fait !!!


D'abord, je t'appaterais en t'amusant. Ensuite, j'aurais tout le loisir de t'intriguer. De là, je te pousserais sans bruit vers l'inquiétude. Puis je te conduirais sans crier gare aux portes de l'effroi. Et au moment ou tu croiras voir en moi une sorte de démon railleur et tentateur, je m'écroulerais brusquement sur moi-même, de sorte que tu puisses enfin me saisir dans ma nudité tremblante. A compter de cette instant seulement, tu commencerais à te sentir heureuse. A t'estimer ainsi privilegiée, un peu d'orgueil commencerait à sourdre discrètement en toi. Je saurais en effet avoir envers toi toutes les patiences possibles, te payant en fait pour ce que tu m'as si gracieusement offert. Et tu ne t'en apercevrais pas, nos devises n'ayant pas le même cours. Qu'importe. Oui, tu pourrais vivre tout cela avec moi, être rassasiée de bonheur pour trois fois rien. Mais tu ne m'interesses pas. J'en suis navré, crois-le.


NB : je vais mieux.


*tout comme les disciples de René Descartes sont cartesiens, les disciples de Pierre Desproges sont progesiens.

18 décembre 2005

pataphysique de la vie quotidienne



La pataphysique. Science inventée par Alfred Jarry (1873-1907) qu'il décrit ainsi :

La pataphysique est la science des solutions imaginaires , qui accorde symboliquement aux lineaments les proprietés des objets décrits par leur virtualité.

Ouch. J'explique. Les lineaments sont les contours d'un objets, ses "grandes lignes" en quelque sorte -c'est un terme des beaux-arts-. Et Jarry se propose donc de s'attacher aux proprietés des objets décrits par leur virtualité, c'est à dire d'y extraire le beau, le singulier, le poétique possible contenu virtuellement. Il paraphrase en fait Michel-Ange qui disait : "la sculpture est déja la, dans la pierre, je ne fais qu'oter le surplus de matière."

C'est ainsi que Jarry décrit la vie et les moeurs d'une espèce animale urbaine aujourd'hui disparue : l'omnibus.

Des diverses espèces de grands fauves et pachydermes non encore éteintes sur le territoire parisien, aucune, sans contredit, ne reserve plus d'émotions et de surprises au trappeur que celle de l'omnibus.

Des compagnies se sont reservé le monopole de cette chasse ; à première vue l'on ne s'explique pas leur prosperité : la fourrure de l'omnibus est en effet sans valeur et sa chair n'est pas comestible.

Il existe un grand nombre de variétés d'omnibus, si on les distingue par la couleur ; mais ce ne sont la que des différences accidentelles, dues à l'habitat et à l'influence du milieu. Si le pelage du "Batignolles-Clichy-Odéon", par exemple, est d'une nuance qui rappelle celle de l'énorme rhinocéros blanc, le "borelé" d'Afrique du Sud, il n'en chercher d'autres causes que les migrations périodiques de l'animal (...)

Nous proposerons une division plus scientifique, en deux variétés dont la permanence est bien reconnue : 1° celle qui dissimule ses traces ; 2°celle qui laisse une piste apparente. Les foulées de cette dernière sont extraordinairement rapprochées, comme produites par une reptation, et semblables, à s'y méprendre, à l'ornière creusée par le passage d'une roue (...)

(...)les individus sauvages dévorent les hommes, qu'ils attirent en les fascinant à la façon du serpent. Par suite d'une adaption compliquée de leur appareil digestif, ils excrètent leurs victimes encore vivantes, après avoir assimilé les parcelles de cuivre qu'ils en ont pu extraire (...)

(la reproduction) suit le même processus que la reproduction de certaines plantes, dont le pollen est transporté de l'une à l'autre par les insectes qui ont pénétrés dans l'intérieur. Oui, dussions-nous forcer les "voyageurs", ainsi nommés par euphémisme, à rougir du rôle peu honorable auxquels ils se prêtent : les omnibus se reproduisent par correspondance.

Qui l'eut cru ? les omnibus se nourrissaient des pièces de monnaie portées par leur victimes, victimes également porteuses de leur semence !!!

Voila l'art au quotidien : prendre le banal, et le recycler en merveilleux.

11 décembre 2005

Quels sont nos nouveaux lieux communs ?






Jacques Ellul, sociologue (1912-1994), a écrit en 1966 une nouvelle exegèse des lieux communs", voulant ainsi faire suite à la première, publiée par Leon Bloy (1846-1917). Exegèse signifiant interpretation des textes sacrés. Et comme les textes sacrés, les lieux communs ont quelque chose de figé, c'est pourquoi il faut les décortiquer.

Bien sur, il y a le dictionnaire des idées reçues de Flaubert, mais à l'époque de sa redaction, Flaubert n'est plus dans une optique de compréhension.

Que dit Jacques Ellul ? Déja, qu'un lieu commun a ceci de redoutable qu'il se camoufle en évidence. Et que chaque lieu commun porte en lui l'embryon de son contraire, qu'il accouchera en reaction à lui-meme. Exemple, une citation de Joseph Proudhon, theoricien anarchiste :

Nous ne concevons pas plus une femme legislatrice qu'un homme nourrice.

Lieu commun de chez commun au XIXeme siècle : "les femmes ne peuvent pas prendre de responsabilités." En reaction, naitra au siècle suivant "la liberté de la femme passe par le travail". Or Ellul démontre bien que ce lieu commun n'a fait que plomber davantage la condition féminine, car il insiste sur sa liberté sans remettre en question la notion meme de féminité, et la femme se retrouve avec un double fardeau, le traditionnel -qui n'a pas bougé d'un pouce- et le moderne qui est de "s'assumer".*

(On peut en conclure que le lieu commun se reproduit par parthenogenèse. )

L'ouvrage d'Ellul va bientot fêter ses quarante ans...Je crois qu'il est grand d'effectuer une mise à jour : quel sont nos lieux communs actuels ?

*Je pourrais parler de la double contrainte que l'homme vit en retour, mais ceci sera l'objet d'un prochain post.

Illustration : Henry Monnier (1799-1877) déguisé en monsieur Prudhomme. Satiriste, auteur de theatre et illustrateur, Monnier créa le personnage de monsieur Prudhomme, prototype du bourgeois gonflé de suffisance, et grand amateur de phrases pompeuses telles : "le char de l'état navigue sur un volcan", ou pire de grandes sentences philosophiques : "otez l'homme de la société, vous l'isolez."

09 décembre 2005

un peu de romantisme...

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Alfred de Musset (1810-1857, et dont c'est l'anniversaire le 11), était un romantique, mais du genre facétieux. Voici le poème qu'il envoya un jour à Aurore Dupin, dite Georges Sand :

Quand je mets à vos pieds un eternel hommage
Voulez vous qu'un instant je change de visage ?
Vous avez capturé les sentiments d'un coeur
Que pour vous adorer forma le créateur.
Je vous chéris, amour, et ma plume en délire
Couche sur le papier ce que je n'ose dire.
Avec soin de mes vers lisez les premiers mots :
Vous serez quel remède apporter à mes mots.

Et en effet, si on suit l'indication finale d'Alfred, cela donne :

Quand je mets à vos pieds un eternel hommage
Voulez vous qu' un instant je change de visage ?
Vous avez capturé les sentiments d'un coeur
Que pour vous adorer forma le créateur.
Je vous chéris, amour, et ma plume en délire
Couche sur le papier ce que je n'ose dire.
Avec soin de mes vers lisez les premiers mots :
Vous serez quel remède apporter à mes mots.

Sacré Alfred !!! Quelle réponse lui donna sa bien-aimée ?

Cette insigne faveur que votre coeur réclame
Nuit à ma réputation et répugne à mon ame.

Raté ? Aurore avait également le sens de l'humour, et prit Alfred à son propre jeu...il suffit de lire les premiers mots, là aussi...Pour mémoire, on appelle ça un poème en acrostiche.

08 décembre 2005

De Quincey

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Zut. Je viens de verifier : les confessions d'un mangeur d'opium anglais ont été traduits par Pierre Leyris (LE traducteur de la littérature anglophone). Je ne connaissais que la traduction de Musset, traduction reputée pour etre plus un fruit de l'imagination du poète que l'oeuvre originale.

Du coup, mon vieux reve d'en faire une véritable traduction devient inutile...

Mais du coup je vais en profiter pour toucher deux mots de l'un de mes auteurs preferés.

Thomas de Quincey (1785-1859) est un Anglais victorien typique. A première vue du moins, car il est un mélange de Monty Python et de William Burrough. Tout au long d'une vie passée à courir après l'argent, il écrira quantités d'articles, d'essais, de nouvelles. Accro au laudanum, un "fortifiant" à base d'opium en vente dans les pharmacies de l'époque, son expérience lui sert à écrire le mangeur d'opium, qui le rend célèbre à défaut de le rendre riche. Son oeuvre la plus célèbre est sans conteste de l'assassinat consideré comme l'un des beaux-arts, somme d'humour noir qui a sa bonne place dans l'anthologie d'André Breton.

Cependant, c'est surtout l'ironie qui est elevée au rang d'un art chez lui. Elle est parfois clairement visible, comme dans ce club so british qui met au point une esthetique du meurtre pour juger les colonnes de fait-divers, comme d'autres jugent les comptes-rendus d'exposition, mais surtout, et c'est la que je le trouve fascinant, son écriture ciselée semble tellement détachée qu'elle en devient ambigüe ; et l'ironie devient trouble. Comme dans les derniers jours d'Emmanuel Kant : hommage à la fin d'un génie ou chronique d'une décheance ordinaire ? Je n'ai toujours pas tranché.

Il s'interesse à tout : il a l'eclectisme des gens dans le besoin, tout l'inspire et s'il peut vendre son article, tant mieux. Rien que les titres de ses oeuvres sont un régal : comment ne pas etre accroché, au milieu d'un rayon de bibliothèque, par la nonne militaire d'Espagne, la casuistique des repas romains, la toilette de la dame hebraïque ?

Il semble habité par une faute : il écrit un essai sur Judas Iscariote, la malle-poste anglaise contient aussi l'idée de redemption, d'échapper à l'erreur. A seize ans, il s'enfuit de son collège. Il erre dans les rues de Londres. La faim le fait s'évanouir dans la rue. C'est une pauvre fille de la rue de dix-sept ans qui le reanimera et le soignera. D'elle, il ne connaitra que son prénom ; Anne. Il veut la revoir, lui donne un rendez-vous. Rendez-vous qui est manqué, et Anne disparaitra à jamais pour lui. Et l'idée de réparer la perte restera en filigrane le long de son oeuvre.

Son écriture est plus que chez n'importe qui, un reflet de son langage : des témoins racontaient qu'en société, les phrases sortaient de sa bouche parfaites, et n'attendant plus qu'à être imprimées. Un monsieur qui parle comme dans un livre.

Cette manière (car c'est ça qui compte, la manière ) , m'a inspiré une petite bêtise que je suis en train de pondre (j'écris ça ici, dans le but de me mettre la pression et d'aller jusqu'au bout ;) )

06 décembre 2005

100.000.000.000.000 de poemes...en ligne ?




Raymond Queneau, alias le Rauque Anonyme, fondateur de l'OULIPO (ouvroir de littérature potentielle), était d'une nature génereuse : grace à son ouvrage "Cent mille milliard de poèmes", il nous permet de composer -on s'en doute- cent mille milliard de poemes. Parfaitement.


Voici comment se présente l'engin : il est composé de dix pages, avec un sonnet différent par page (un sonnet étant un poème de quatorze vers ). En fait, chaque vers est sur une languette, que l'on peut peut rabattre à volonté. Ce qui permet de les combiner à l'infini, et de créer 10 puissance 14 poèmes.

Queneau conclut l'introduction de son oeuvre en citant Lautréamont : " la poésie doit etre faite par tous, et non par un".

Du coup, une question me taraude : à l'heure d'internet (ça c'est un beau cliché !!!), n'y aurait-il personne qui ait songé à reproduire cette oeuvre en ligne, que tous puisse continuer à faire de la poésie ? Peut-etre une question de droits...Si quelqu'un connait un tel site, qu'il me le fasse savoir !!! ;)

(Au fait, Rauque Anonyme est l'anagramme de Raymond Queneau. Y-a-t-il d'autres tordus parmi mes hypothetiques lecteurs qui ont trouvé un anagramme interessant avec leur nom ? )

04 décembre 2005

Punk jusqu'au bout...


Dee Dee Ramone : bassiste des Ramones ( ça fait idiot comme phrase, mais tout le monde ne connait pas hein ). Pour les presbytes, il y a marqué en epitaphe "OK...I gotta go now."

Et pour les pas doués : "OK...je dois y aller maintenant."

J'espère que ma pierre tombale sera dans le meme esprit. Post morbide ? Justement non !!! Des suggestions d'epitaphes marrantes ?

03 décembre 2005

Sur les commentaires.

J'ai fait la modification, tout le monde peut poster un commentaire, plus besoin d'etre membre.

ma dernière obsession

Voila ce que je veux pour noel : un theremin !!!

Inventé en 1921 par le physicien russe Leon Theremin, que l'on voit ici en train de faire le zazou avec son appareil, le theremin est l'ancetre de tous les instruments electroniques.

Cette boite en forme de pupitre contient une electronique sophistiquée pour son époque : et le principe est simple. L'engin emet une onde. On approche la main droite de l'antenne verticale pour determiner la hauteur des notes, et la main gauche de l'antenne horizontale pour l'attaque des notes.

C'est en perturbant ainsi l'émission des ondes radio qu'on produit une musique fascinante, aussi fascinante que la pose de l'interprete, qui joue de son instrument sans le toucher. Vous avez tous entendu dans les vieux films de science-fiction ces ondes fantomatiques, qui font parfois penser aux vieux postes de radio. C'était lui le coupable.

Mais attention !!! Le theremin est un véritable instrument de musique, avec ses virtuoses, et ne sert pas uniquement à annoncer l'approche d'une soucoupe volante.

Pour preuve ceci (cliquez sur free dans l'une des deux colonnes ). Lydia Kavina est une autenthique musicienne, avec un repertoire on ne peut plus sérieux (Bach, Dvorak, Debussy...).

Les theremins d'origine ne sont plus en production depuis longtemps.

MAIS la bonne nouvelle, c'est Bob Moog, le créateur des synthétiseurs du meme nom, (souvenez vous, les sons synthés des années 70, Starsky et Hutch & co ) a eu la bonne idée de racheter le concept, et de proposer un theremin plus moderne et surtout plus fiable (transistors vs lampes pour les connaisseurs ) .

On peut en trouver ici par exemple. Franchement, une affaire, vu que le prix est en dollars en plus...Frais de port gratuits en plus !!! Si vous vous groupez...



Napoleon...


...c'est aussi ça...et encore, je ne mets pas les plus sanglantes...(goya : les desastres de la guerre). Hier on fetait le bicentenaire de la victoire d'Austerlitz : la bataille des trois empereurs (Napoleon contre le tsar Alexandre 1er et François II d'Autriche). Une bataille dans les règles de l'art militaire : à peine 2% de tués chez les Français, un tsar qui s'effondre en larme quand il apprend l'ampleur de la défaite...

Vu comme ça, la guerre est jolie oui. Mais ce n'est certainement pas ce qu'en diraient les Espagnols, tout comme les Russes ou les Allemands de l'époque, et tous ceux qui ont subi les armées napoleoniennes. Notez que Goya ne fut pas rancunier cependant : il vint finir ses jours à Bordeaux. Normal en meme temps, lui qui fut tant inspiré par la révolution française.

Pour certains férus d'histoire et d'actualité, ce post aura un air de déja-vu, mais il est bon de rappeler des évidences parfois.

Un détail amusant : l'anagramme de révolution française donne un veto corse la finira.

02 décembre 2005

Copinage



Un de mes meilleurs amis est un artiste ; c'est à dire un de ces faineants qui construisent des statues de trois metres de haut par exemple.

Son nom : Louis Dollé. Comme c'est un jeune homme moderne, il dispose d'un site internet ou l'on peut voir son travail, et admirer ses babioles.

Mais la vraie raison de ce copinage, c'est qu'il organise une performance artistique le Vendredi 9 Décembre à 19h, et que j'ai modestement contribué à la bande sonore de cet évenement (vous pensiez bien que sinon, je n'en parlerais pas ;) ). J'ai du interpreter l'adagietto de la 5eme symphonie de G. Mahler (rien que ça) à la basse acoustique, adagietto rendu celèbre par le film Mort à Venise de Luchino Visconti.

Cette performance est conçue comme un hommage à Marcel Duchamp, et illustrera l'art et sa durée de vie. Comme dit le prospectus : "vingt cinq mille ans d'histoire de l'art en vingt cinq minutes".

Il y aura une femme nue.

Lancement !!!

Voila, je m'appelle Benoit, je suis né le 25 Juin 1976, ce qui fait de moi un cancer premier décan. Je culmine à 1m82, physiquement je suis plutot du genre caucasien banal, avec une tendance ectomorphe prononcée.

Voila, vous savez tout sur moi. ;)

Je compte profiter de ce blog pour partager mes (nombreuses) obsessions ; mon entourage proche en connait déja certaines, mais cela leur fournira l'occasion de les réviser. En voici quelques unes :

-Je passe mon temps à me remettre à la basse electrique. Je sais faire semblant de jouer de la batterie très bien aussi, et je suis sur que je me débrouillerais bien à la guitare en une semaine.

-J'aime l'art sous toutes ses formes (spécialement avec des femmes nues )

-Je suis un ex-étudiant en psycho, ce qui me permet de sortir des blagues du genre : "comment un psychanalyste fait-il pour changer une ampoule ?


Eh bien tout d'abord, il cherche à savoir si elle veut vraiment changer..."

-J'aime découvrir des gens nouveaux, spécialement d'autres pays ou cultures.

-J'aime aussi beaucoup les contrepeteries (spoonerims in english), je pense créer une rubrique la-dessus (tout de mon cru).

-J'aime beaucoup de choses en fait : le mieux sera de le montrer au fur et à mesure.

(c'est pas mon truc les discours d'inauguration !! )