Coffee and cigarettes (théorie du café-John Wayne)

Si j'avais poursuivi mes études en psycho, le sujet de ma thèse aurait été Le café comme symbole du masochisme viril dans le cinéma hollywoodien.
Je développe : prenons le héros holliwoodien typique, John Wayne. Dans tous ses films, qu'il soit encerclé par les Mexicains, ou prêt à attaquer la base japonaise, ou encore en train de negocier avec les terroristes, John Wayne, à un certain moment du film, a besoin d'un produit pour rester sous pression. Ce n'est pas le moment de boire, et têter nerveusement sa cigarette, ça fait un peu gonzesse. Quant à la drogue, il ne sait même pas ce que c'est.
Que lui reste-t-il alors ? Les accros l'auront deviné : le café !!! Et détail important, comme nous sommes en situation de crise, ce café est fait avec les moyens du bord, donc ce café est forcement dégueulasse.
Mais justement, c'est sa fonction, d'être dégueulasse : le héros (qui d'ailleurs peut être aussi Clint Eastwood, ou Bruce Willis...) boit ce jus de chaussette en maugréant : "pouah, ce café est vraiment infect". Non content de profiter de la caféine, dont la forme imite celle de neurotransmetteurs stimulants, le fait de devoir encaisser cette saleté lui donne la hargne necessaire pour terminer le film !!!
La scène est le plus souvent suivie de phrases ou de début de dialogues tels que :
"-Ecoutez general ; avec les moyens que vous nous donnez, cette mission est du suicide !!!"
"-Bon, il nous reste combien de temps avant que ces fils de pute executent le premier otage ?"
"-Nous devons absolument envoyer un messager chercher des secours."
D'où mon theorème : tout film d'action hollywoodien ne comportant pas au moins une scène avec dégustation de mauvais café ne mérite pas le nom de film d'action hollywoodien.
Je me suis un moment interessé à une théorie sur l'alcoolisme, dite de la fierté de l'alcoolique (attention : lien pour les spécialistes). Or je n'y ai pas la mention de la fierté que comme ressource thérapeutique ; alors que cette même fierté commence souvent par le fait de pouvoir encaisser, de préference tout et n'importe quoi. L'alcoolique se fait souvent une fierté de boire tous types de produit, même les plus imbuvables, et surtout de ne jamais tomber. "Z'avez vu hein, je tombe pas, même pas mal !"
Moi-même, quand je suis en situation de crise, j'ai besoin d'un café-John Wayne : comme par exemple, un quart d'heure avant de passer un examen universitaire de rattrapage, que j'ai mal révisé, en ayant dormi deux heures la veille après m'être bourré la gueule et avoir couché accidentellement avec une vieille copine.
Là, j'ai besoin de boire du café avec un gout de chiotte, pour pouvoir grimacer et me dire "allez, on y retourne !!".